Nos aliments sont issus de sélections génétiques opérées pendant 8 000 ans d’agriculture. Mais l’essor de la recherche dans les années 1970 a donné un nouveau visage aux Organismes Génétiquement Modifiés. Des variétés obtenues par transgénèse présentent tant une solution à la malnutrition, qu’une menace : leur impact sur leurs écosystèmes reste imprévisible. Faut-il bannir les OGM de nos assiettes ?
Super-plante ou gros dégâts ?
La recherche médicale utilise des OGM ; par exemple pour produire l’insuline nécessaire aux diabétiques. Mais la plupart des OGM (soja, maïs, colza, tabac…) servent de fourrage au bétail. La transgénèse vise à les rendre plus riches en nutriments, tolérants à un insecticide, ou résistants aux parasites, maladies, et conditions naturelles.
Les OGM représentent le potentiel de meilleures récoltes, partout, à moindre coût et moindre pollution. Mais dans la pratique, la stabilité génétique de ces « super-plantes » reste incertaine ; de même que leurs interactions avec la biodiversité. Des espèces indigènes non-ciblées souffrent de leurs substances chimiques ; tandis que les insectes, adventices, et maladies développent des résistances.
Le contrôle de l’agriculture par des multinationales
L’alimentation humaine, à 80% végétale, puise 60% de ses apports caloriques dans seulement cinq cultures céréalières. La monoculture intensive fragilise un marché vital pour l’humanité.
Or, la recherche transgénique est essentiellement privée. Ses principaux acteurs – Monsanto, Bayer – semblent faire passer leurs profits avant l’intérêt général. Par exemple, les espèces OGM font l’objet de brevets sur le vivant, aggravant la dépendance des paysans par rapport à leurs fournisseurs. Les cultures OGM vont jusqu’à interférer avec les agricultures alternatives (biologique, permaculture…), qui apportent des solutions plus solides, économiquement et socialement, à la famine et à la pauvreté des populations paysannes.
Fléau ou remède ?
En pleine panique alimentaire, les OGM soulèvent toutes les méfiances. Les substances insecticides et cancérigènes qu’ils génèrent finissent dans nos assiettes. Certains gènes utilisés comme vecteurs de transgénèse – tels que ceux de noix – pourraient être ingérés à leur insu par des personnes allergiques. Un livre à succès a été jusqu’à déclarer le blé OGM principal responsable de l’épidémie d’obésité qui frappe l’Occident.
La vérité est que les effets à long terme des OGM restent inconnus. Cependant, les dernières recherches indépendantes ne constatent pas d’effets négatifs probants de la consommation d’OGM. Et si l’avancée des recherches apportait au contraire une solution à l’obésité, aux allergies, et autres maladies ?